Cuisine et poésie
Avec le Cri de la Plume
Les textes écrits lors de l'atelier d'écriture créative
du 15 décembre 2022
où l'on écrit un poème à un ingrédient de cuisine, avec Nina
Poème pour un ingrédient de cuisine
L’oignon
Facile d’attaquer son ami
Le grand poireau en habit à rayures,
Il se laisse fendre de suite de mille plis!
Alors que lui, dont la peau lisse et la rondeur charment
Nous afflige dès la première pelure.
La recette vire alors très vite au drame
Quand la cuisinière lâche sa découpe,
Renifle et s’éloigne toute en pleurs.
La pomme de terre, au milieu, joue la Sainte Nitouche
Car ne pourra adoucir, à l’heure
De manger cette soupe,
Le goût que ce bulbe laissera en bouche.
Chantal Mehay
Portrait d un plat
Blanche et onctueuse, fade d’apparence, plate sur le fourneau, feu doux aux fesses de la casserole, et surtout muni de la petite cuillère en bois qui ne ressemble plus du tout à une cuillère mais plutôt à un petit bout de bois bien usé, bien patiné, tellement utilisé, d’âge en âge, le bois est tout pâle.
Dans le coin près de la machine à laver qui n’est jamais utilisée, pourquoi ? je ne sais pas bien…
L’endroit n’est pas bien éclairé. Dans les souvenirs enfantins, il fait presque nuit. Il y avait l’étagère pour la balance ménagère à poids avec son tiroir toujours bien rempli d’on ne sait trop quoi. Les poids gros et petits tout petits riquiquis.
Elle est tiède, bien fondante sur la langue, sucrée mais pas trop, juste ce qu’il faut.
Ma mignonne, c’est ma maman, qui la réussissait le mieux, la parfaite je pourrais te nommer, tu apaisais la soif et la faim en même temps et encore plus, tu apportais le réconfort, la sécurité, l’envie de revenir encore et encore...
Ma bouillie de maman
Excuse - moi, après je t’ai abandonnée, il fallait apprendre à manger autre chose, tant d’autres mets, mais tu restes ma préférée, ma bouillie de maman, toujours douce, tiède et tendre.
Je pourrais te trouver un nom si tu veux.
Boubou du bout du monde !
Partout tu dois voyager pour abreuver les enfants gourmands, attendrissants et attendris.
La Marinette avec Nina Le 12-01-2023 THERESE
Hep’, tu viens pas me chercher ce soir ?
Je suis la dernière, je m’ennuie,
Tu veux pas me manger ?
Tu t’es mis au régime ?
T’as trouvé un amoureux ?
Allez, un morceau, juste un !
Un morceau qui fondra sur ta langue doucement,
Un petit goût d’amande, un peu épicé.
Promis, dans ta gorge, il coulera, réconfortant, doux, sucré. Non ?
Bon, j’attends….
Ah, ça y est, tu craques ?
Un carré, deux carrés, un cran, deux crans. Non, tu m’as toute mangé !
Espèce de gloutonne, tu pourrais prendre le temps de me déguster quand même !
Je viens de loin, j’ai mis mon manteau de lumière, enfilé un pardessus de papier.
Et toi, là en cinq minutes, pouf, engloutie !
Si c’est ça, je monte un syndicat, celui des tablettes de chocolat, et l’on verra, si les filles comme toi, ont toujours le droit de manger du chocolat.
Cécile A.