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Industries en héritage

Les textes écrits lors de l'atelier d'écriture créative du
24 avril 2023

Avec l'Atheneum, centre culturel de l'Université de Bourgogne

où l'on écrit à partir d'une expo photo : "Industries en héritage"

Il y a deux grands poteaux en pierres marquant l’entrée de la demeure. On devine la grille en fer forgé ouverte. 

Il y a une bâtisse, tout en longueur, semblable à un corps de ferme.

Il y a une marquise recouverte de tuiles anciennes au-dessus de la porte d’entrée vitrée. 

La marquise comprend un étage avec de nombreuses fenêtres permettant d’admirer la nature environnante.

Une rivière longe la maison et apporte une sensation de fraîcheur en plus du réconfort et de la sérénité qu’évoquent l’endroit. On a envie d’y entrer, on a envie de visiter, on a envie d’y vivre.

Qui y vivait ? Quel était le quotidien de ce bâtiment en 1850 ? 

Je les vois, je les sens, un couple aimant et soudé, et leur petite Yveline. Les parents travaillent au moulin, la petite fille lit la Comtesse de Ségur ; elle grandit, de grandes fêtes de famille de village, se tiennent au moulin.

Que se passe-t-il en 1989, date de cessation d’activité du bâtiment ?

Les enfants d’Yveline viennent de temps en temps, pour les congés avec leurs enfants, la maison reprend vie le temps des vacances.

2020, le fils aîné d’Yveline décide de vendre, cette maison est loin, ils n’y vont plus ni lui ni ses sœurs, l’entretenir est devenu une corvée. 

La maison restée dans son jus et remplie de souvenirs trouvera-t-elle acquéreur ? 

Oui, un nouveau couple s’installe rapidement.

Quelle est cette odeur ? Sentez-vous ce courant d’air ? Ce sont les plats cuisinés de la maman d’Yveline qui resurgissent avec leurs lots de souvenirs et de tendresse.

 

Les anciens livres de la petite fille trouvent leur place dans la bibliothèque, les outils du père, du grand-père, de l’arrière-grand-père sont remis en état. 

La bâtisse revit, la bâtisse sent bon, en hiver comme en été elle provoque toujours et encore cette sensation de plénitude.

 

Qui seront les prochains occupants ? Transformeront-ils la maison ? En prendront-ils soin comme elle a pris soin de tous ses habitants jusqu’à maintenant ?

 

Ayons confiance en l’avenir et profitons chaque jour encore un peu plus du bonheur et du moulin.


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Il y a comme un feu qui gronde sur la droite, comme la révolte qui nous pousse dans les rues. 

Il y a un feu et des hommes sur la gauche, ce n’est d’ailleurs pas elle qui nous pousse dans la rue.
Des hommes avec des casques et des uniformes, mais pas ceux qui nous frappent dans les rues. 

 

Couleurs feu et fumées, comme ce qui gronde dans nos corps. 

La nuit semble être tombée.
Sans le feu, très peu de lumières illumineraient la scène. Un écran d’ordinateur et deux spots. 

Que fabriquent-ils dans l’ombre ? Que fabriquons-nous dans l’ombre ? 

Et quel héritage laissera-t-on ? Laisseront-ils ? 

 

Proposition 2 

 

Hier, que se passait-il dans l’usine ? 

D’où venait le courage de ces ouvriers et ouvrières ayant élevé la voix ? 

Qui a commencé à élever la voix ? 

De quand date la première révolte, la première grève ? 

Dans quel pays ? 

Comment iels ont tenu ? 

Comment n’ont-iels pas lâché ? 

Serait-ce ça le collectif ? Cette force rendant tout possible quant on rend nos forces individuelles enfin communes ? 

 

Aujourd’hui, que se passe-t-il dans l’usine ? 

Et dans le monde ? 

N’y a-t-il pas encore assez eu de révoltes et de morts ?
Quant est-ce que la voix du peuple comptera-t-elle enfin ? 

Comment peut-on ignorer nos passés et ne jamais rien en apprendre ? 

Combien de temps devra-t-on encore hurler nos libertés, nos droits et nos besoins ?
Parce qu’aujourd’hui, comme hier, on ne se taira pas. Et demain aussi, s’il le faut.
On criera plus fort s’il le faut, on vivra, on continuera à danser, encore. Danser nos colères. 

Anouk

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