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Collecte de paroles

interviews

Avec l'ABC

association bourguignonne culturelle

Les textes écrits lors de l'atelier d'écriture créative du
26 novembre 2022

où l'on interviewe des adhérentes de l'ABC...

MARIE-CLAUDE et l'ABC en quelques chiffres

 

75 ans, 25 de fréquentation du lieu et les 12 kilomètres qui l'en séparent.

Des chiffres mais aussi bien plus que cela.

 

C'est en compagnie de son époux que Marie-Claude fréquente l'ABC essentiellement pour les spectacles et les expos. « On s'entraîne » dit-elle « pas envie de rester confinés à regarder la télévision ».

L'ABC, c'est donc une ouverture sur l'extérieur, sur le monde de la culture même si elle fréquente également d'autres lieux dijonnais comme le TDB ou l'Auditorium (qui reste cher selon elle). A l'ABC, les tarifs sont raisonnables « convenables pour une retraite d'enseignante ».

 

Marie-Claude attend d'un spectacle que « ça provoque une émotion », rires, larmes peu importe. Elle aime en discuter avec ses amis.

Elle souhaiterait que l'ABC s'ouvre davantage sur les troupes locales qui méritent aussi d'être connues. Elle apprécie cependant beaucoup la sélection faite par le collectif qui a permis de diversifier le public, des collégiens et lycéens se mêlant aux retraités.

 

L'ABC en deux mots ? Là elle sèche sans doute parce c'est trop riche : musique, théâtre, cirque, marionnettes, expositions … Toujours en lien avec l'actualité culturelle cette ABC, des programmations parfois même « avant Paris! » Elle y va d'ailleurs parfois à la capitale, « voir des expos ».

 

En résumé L' ABC c'est « un accueil chaleureux », des émotions, l'accès à la culture.

Marie-Claude espère fréquenter longtemps ce lieu sauf si elle a « la flemme » de faire ces satanés 12 kilomètres !

 

Alors si l'ABC brûle ? Pas d’hésitation, Marie Claude décide de le délocaliser dans son village de Velars sur Ouche !

Une interview réalisée par Valérie

L'ABC, l'alphabet de Marie-Claude

 

Marie-Claude, adhérente à l'ABC, nous livre quelques brides de son histoire avec cette association culturelle dijonnaise, à l'heure du thé, un samedi de novembre.

 

C''est avec discrétion, dans son pull en mohair violine, que Marie-Claude, s'installe sur la chaise qui l'attend dans ce petit bureau, intime et caché de l'ABC, suspendu au bout d'un escalier qui sent l'odeur d'un vieux poêle à mazout, face à la cheminée baroque et destituée, entre la photocopieuse moderne et les posters des différentes saisons, quelques traces de Simon, désormais parti tapisser d'autres scènes. Un peu inquiète à l'idée de ne pas tout à fait savoir la nature de l'exercice qu'on va lui demander, nous confie-t-elle. Il faut dire que six paires d'yeux la fixent attentivement. Heureusement, quelques consignes précisant le cadre de cette collecte de mots semblent définitivement la rassurer.

 

Elle sourit très vite à la première question qui lui permet d'évoquer la longévité de l'aventure avec l'ABC. Plus de 20 ans sans doute même peut-être 25. Ce qui l'a conduite ici ? Aborder la diversité des genres, aussi bien le théâtre que le cirque et bien sûr ou surtout rencontrer l'art à travers de formidables expos. Pour elle, se nourrir, pour ses élèves aussi, en tant qu'institutrice, elle a eu ce souhait de leur faire goûter ses aventures avec l'ABC d'une quelconque manière. L'alphabet de la vie ne s'apprend pas que sur les bancs de l'école. Et oui tout commence à la maternelle… Son cartable s'est rempli de ces tranches de spectacles, des bulles contre le chaos de l'existence, de la poésie en tube pour apprendre à résister, à oser... Oui, elle le dit aussi, on rencontre beaucoup de profs à l'ABC, en retraite, on poursuit même si la pédagogie a pris des cheveux gris, un temps pour tout. On vient en couple aussi car c'est si bon de partager ensemble des moments de fantaisie. 

 

Son profil de spectatrice ? Sourire. Elle se reconnaît comme une adhérente fidèle car les valeurs portées par l'ABC lui correspondent. La force de l'ABC, dit-elle avec détermination, c'est d'abord le collectif en qui elle a une confiance absolue surtout depuis le départ de ce fameux directeur, elle évoque une certaine saison. Une saison en ABC pourrie, c'était comme tel, oui elle ose le dire sans s'étendre sur le scénario. Depuis, l'horizon s'est redessiné, plus bleu, plus ajusté à ses envies.

Alors à la question posée avec délicatesse par la collecteuse de paroles principale, l'ABC vous y viendrez jusqu'à quel âge ? elle regarde le plafond. Puis, elle répond après un moment de suspension : j'ai 75 ans. Les six paires d'yeux pensent à cet instant précis, elle les porte si bien. C'est aussi à cet instant que l'une des collecteuses propose un thé pour soulever les papilles, reprendre un souffle. Si, avoue Marie-Claude, ce qui me freinera, peut-être la flemme, les 12 km qui la séparent de l'ABC – surtout sur le retour renchérit celle qui sert le thé. Rire collégial de l'assemblée derrière le chuintement participatif de la bouilloire.

 

Une dernière apostrophe est lancée. Et si les bureaux de l'ABC brûlent, où les réinstallerez-vous ? Voilà une formidable occasion de voir s'évaporer les fameux 12 km. Sans l'ombre d'une hésitation, Marie-Claude ne peut que proposer Velars, son fief, son univers, la médiathèque la plus belle de la vallée, dit-elle. D'où elle vient de céder sa place après 30 années de lectures offertes et de temps accordé au collectif.

 

Marie-Claude, il nous semble que votre vie culturelle voyage entre la grande ville et le cœur de votre village. C'est peut-être ça finalement l'ABC, des migrations au plus profond de nos âmes, des graines, au cœur des campagnes pour qu'elles restent vivantes face à l'urbanisation culturelle.

Agnès

« Une adhérente de l'ABC »

Interview de Caroline au cours d'un atelier d'écriture : nous allons nous intéresser à vos pratiques culturelles et à vos relations avec l'ABC.

 

D'abord bonjour, bienvenue et merci d'avoir bien voulu répondre à nos questions.

En premier lieu vous fréquentez l'ABC depuis plus de vingt-cinq ans de façon discontinue en fonction de votre vie sur Dijon, vous faites le choix d'adhérer depuis deux ans.

Pourquoi ce choix ? Maintenant ?

Caroline « J'apprécie le fonctionnement de la structure avec le collectif, le personnel est agréable et le choix des programmations me correspond. Je choisis trois spectacles : soit je connais la compagnie soit je choisis à l'instinct ; parfois je suis les recommandations de l'ABC. »

 

Pensez-vous que le profil des spectateurs a évolué au cours du temps ?

« Dans ma jeunesse le public me semblait âgé mais maintenant je le trouve plus diversifié et plus jeune. Les nombreux choix de spectacles me semblent accessibles à un plus grand nombre. »

 

Que recherchez - vous dans ces spectacles ?

« Pour moi un spectacle doit me prendre aux tripes, qu'il m'apporte quelque chose, des émotions, des pistes de réflexion, de la matière à échanger avec des amis... et cela quelque soit le style ou la forme. »

 

Et en dehors des spectacles ?

« Je viens de temps en temps aux expositions passage Darcy. Je souhaiterais que le lieu soit plus vivant avec des animations comme des lectures. On ne profite pas assez de ce lieu au quotidien, l'ABC est le plus souvent associé au théâtre des Feuillants. »

 

Quel est votre souvenir le plus insolite ou le plus marquant ?

« Un spectacle avec un groupe de femmes ukrainiennes mais aussi Moby Dick, qui fut un véritable émerveillement. Ce sont ces formes de spectacles inhabituelles que j'aimerais faire partager à des amis mais souvent il n'y a qu'une représentation, je le regrette un peu. C'est grâce à cette diversité de spectacles que j'espère venir à l'ABC jusqu'à la mort. »

 

En tant que fidèle de l'ABC, quelles sont vos attentes pour l'avenir ?

« J'attends de l'ABC une diversité de spectacles tout en suivant les attentes des spectateurs, peut-être un catalogue différent et pourquoi pas un lieu plus visible en centre ville avec des spectacles sur place. »

Une interview réalisée par Claudine

En toute honnêteté ...  Hélène 3.png

Hélène J.

Patricia

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