FULGURANCES

 

J’étreins l’écorce de cet arbre centenaire,

Je ferme mes paupières

Sa sève sourd en moi et m’innerve

Créant une incroyable hyperesthésie

Faisant de moi une bande passante d’énergie

Je bouillonne, je lévite et je me téléporte dans mes tripes, coeur de chauffe du réacteur de ma créativité

Les racines de l’arbre s’entortillent autour de mes jambes

Je m’enracine, m’ancre, me réaligne

Je me recouvre d’écorce, et avec, les stigmates invisibles de mon corps

Cette protection végétale m’enrobe d’un pouvoir extraordinaire

Les cicatrices laissent échapper les images qui se font mots

Les projections défilent devant mes yeux, comme autant d’histoires en devenir

Une clairvoyance fulgurante m’envahit

Libérée de mes limites

Mes idées sont limpides

Les mots infusés à la sève magique

Fusent et se bousculent, à présent, noircissant la page blanche.

 

 

Elisabeth