Que tout s'enflamme...
Avec l'Atheneum, centre culturel de l'Université de Bourgogne
Les textes écrits lors de l'atelier d'écriture créative
du 20 octobre 2021
où l'on écrit à deux mains des dialogues avec personnages et répliques imposés...
Clown : Moi les couteaux pour le moment je les aiguise Monsieur !
Boucher : Tout d’abord bonjour !
C : Bonjour, mais qu’est-ce que vous avez à m’refourguer ?
B : Ma spécialité c’est le bœuf et désolé, mais mes couteaux, je ne les quitte jamais.
C : Mais c’est des façons ça ? Pourquoi pas en faire un tutu ?
B : Vous n’avez jamais vu une ceinture à couteaux ? Bon et donc rassurez-vous, je ne viens ni pour vous découper en steak, ni pour vous vendre ma nouvelle panoplie.
C : Ok mais qu’est-ce que vous venez faire à c’t’heure là ?
B : C’est pour une histoire ancienne.
C : Ok, mais fissa, j’ai des cadavres qui m’attendent.
B : Ma mère et ma sœur sont décédées dans un accident de train. Elles sont enterrées au cimetière de Venarey, mais vous savez, avec leurs obsessions archéologiques, ils ont fini par bousiller la moitié du cimetière et déterrer la tombe de maman et Joséphine.
C : Y sont pas bavards eux, mais mes cadavres attendent toujours.
B : Maman et Joséphine avaient été coupées en deux… toutes les deux.
C : Ah ben voilà, et dites voir Monsieur le boucher, coupe latérale où longitudinale ?
B : Latérale, au niveau du membre inférieur. Tuées nettes apparemment. Mais bon, ça fait trente ans et l’histoire c’est que je me demande bien… Parce qu’avec les histoires d’archéologue, les corps ont été sortis… Donc je me demande bien si…
C : Ils ont remis Laurel avec Hardy ?
B : Voilà.
C : Ok je suis votre homme, les os ça m’connaît. Je ne passerai que demain après-midi, le matin j’ai cirque.
B : Cirque ?
C : Oui monsieur au tutu, moi, sous les projecteurs, je suis le clown Bozo de Vitteaux. Et j’y pense, cette histoire pourrait bien m’être utile. Les enfants vont adorer ! Je revêts mon costume de saltimbanque comme une peau qui attend les frissons de la gloire.
Anouk et Lionel
Sur un raté, Rebondir
"Il fait des bonds, il fait des bonds, le Pierrot qui danse..." de Gilbert Bécaud
"Pince-mi et pince-moi..." farce populaire
Dans un bateau, des clowns
Chic et Choc sont dans un bateau
Chic tombe à l'eau
qu'est-ce qui reste ?
Choc, choqué, se fige
s'agite
la barque gite
Choc à l'eau tombe
Choc, diplomé maitre-chanteur-nageur en eau douce,
explique à Chic entre deux tasses :
par les éléments, se laisser porter
avec l'eau, faire corps,
Chic, tiré par Choc, s'en tire une fois encore.
Chic et Choc sont dans un bateau
Choc tombe à l'eau
qu'est-ce qui reste ?
Chic
Chic ! se dit-il
bon débarras
sur les flots bleus, libre je suis,
Sur la barque filant sur l'eau
Chic aperçoit, une voie d'eau,
A la godille, Chic rejoint Choc,
le sauve
in extrémis.
Chic et Choc sont dans un bateau,
endormis
bercés par le roulis
amarrés au ponton, ils sont confiants, paisibles
Le vent se lève
la corde se tend, ils s'étirent
la corde lâche, ils baillent
le vent les pousse vers la berge aux moustiques
où finira leur sieste.
Chic et Choc, embarqués dans la même galère
s'en vont à la pêche,
à la pêche au petit
une friture sera la bienvenue.
La nuit a été rude
rude cette journée d'automne.
Et ce soir,
comme tous les dimanches soir,
sur le pont des arts
les rares passants,
les yeux, détourneront
ou de trottoir changeront,
passants pressés
passants passés sans un regard
Sous le pont des arts
comme tous les soirs
Chic et Choc
sous des cartons
se blottiront.
Nuit,
Chic et Choc sont dans un bateau
Chic aime la ville et ses lumières
Choc préfère la campagne et les parcs
"Tomber à l'eau", leur numéro
la nuit ne marche pas
Que faire ?
Au fil de l'eau filer
sous les ponts se cacher
jusqu'à la mer glisser !
Le paysage défile
ils ont trouvé l' filon
Au Havre enfin,
ils resteront
ils changeront de noms
Dès demain, à l'affiche ils seront
Follett' et Feu sont dans un bateau
Feu tombe à l'eau
Follett' de tristesse disparait.
Follett' et Feu sont dans un bateau
Follett' tombe à l'eau
Feu se grandit
brandit sa torche
sauve Follett'
Feu-Follett' pour toujours.
Chic, malade, est parti cette nuit,
son ami Choc à son chevet.
Ensemble, ils ont respiré le même air
Chic, à bout de souffle, expirait avec peine,
Choc inspirait puis soufflait avec lui doucement, longtemps
ils prirent un peu d'air, un peu d'air encore
trop peu
Chic s'affaissa,
puis rien
un long silence
Choc respirait à peine
son ami, lui, ne respirait plus, emporté par la mort
Choc se sentit fendu
en deux scindé
son jumeau de coeur et de corps
son jumeau de coeur ne respirait plus, emporté par la mort
Choc pensa à leur numéro, sur la barque à vau l'eau
La barque triste
La barque abandonnée suit le premier venu
Le fil de l'eau
Le courant passe entre les deux
s'enlacent les amoureux qui filent
au fil de l'eau
M d'Arbrelle